C’est parti pour la première réflexion… Mais peut-être faut-il qu’en premier lieu, je vous explique pourquoi je me pose cette question.
D’abord, dans cette phrase, on pourrait parfaitement remplacer « les auteurs » par Ninon, ça collerait parfaitement. Eh oui, c’est vrai. Je doute beaucoup, je me questionne énormément, sur tout, et notamment sur ma carrière d’écrivain.
J’aurais pu croire que j’étais la seule. Que nenni !
(Dans cet article, je ne parlerai pas de mes collègues autoédités qui sont dans le même cas que moi, car je sais qu’ils sont nombreux. Peut-être cet article les intéressera-t-il ou auront-ils une réponse à m’apporter.)
Dernièrement, j’ai eu l’occasion de discuter avec deux collègues auteures hybrides (comprendre par-là : éditées ET autoéditées). Je ne citerai pas leur nom car nos conversations étaient privées (si elles passent par-là, je leur fais des bisous, et qu’elles se rassurent, nos conversations resteront strictement privées !). Quoi qu’il en soit, la première m’a dit : « Ça a l’air de bien marcher pour toi ». Cette remarque m’a perturbée. Ça a l’air de bien marcher… pour elle ! Elle a deux (bientôt trois) romans édités et d’autres autoédités. Perso, je me dis que c’est « le rêve ». Et pourtant… Visiblement pas, puisque pour elle, c’est pour moi que ça marche. La deuxième m’a confié être en plein doute, ces temps-ci. Alors que son roman édité est tout simplement formidable, que je l’ai adoré !
Et puis, il y a quelques jours, je tombe par hasard sur un post instagram d’une auteure éditée que j’aime beaucoup (je préfère ménager les susceptibilités et ne pas citer son nom, juste « au cas où ») et qui avoue avoir beaucoup douté ces derniers temps (« doutes, déceptions, pilules à avaler » > elle l’a posté sur les réseaux sociaux). Et là, je bug, clairement ! Parce que personnellement, j’adore ses romans, ils sont bourrés d’humour et on passe toujours un bon moment lorsqu’on les lit. Pour info, elle vient de l’autoédition, mais elle est désormais publiée (chez Michel Lafon & Pocket). Un de ses romans va même être adapté au cinéma. Alors, franchement, je n’y comprends plus rien. Pour moi, elle est au top ! OK, elle ne vend peut-être pas autant qu’un Marc Levy ou un Guillaume Musso, mais elle cartonne !
D’où mon questionnement…
Que moi, petite auteure autoéditée je me pose des questions, d’accord. Mais alors si tous les auteurs, même les plus « grands » s’y mettent… qu’allons-nous devenir ? (D’ailleurs, allez savoir, Marc et Guillaume sont peut-être eux aussi en plein tourments ;-) ).
Vous l’aurez compris, au vu de cet article dithyrambique, c’est vraiment un sujet qui me tient à cœur, et honnêtement, je n’ai pas de réponse. Je compte un peu sur vous, en fait, pour m’éclairer.
Pourquoi, en tant qu’auteur, n’est-on pas seulement satisfait d’avoir écrit un (ou plusieurs) roman(s), d’avoir (auto)édité le(s)dit(s) roman(s), de réussir à le vendre, d’avoir des retours de lecteurs, d’être édité par une maison d’édition, de signer un contrat d’adaptation audiovisuel, etc ? Pourquoi en voulons-nous toujours plus ?
Mais surtout, la vraie question est celle-ci : que voulons-nous exactement ?
Pour ma part, je serais bien incapable d’y répondre. En ce qui me concerne, je n’en sais absolument rien. Mais si un jour le voile se lève, je me ferai un plaisir de vous l’annoncer.
Que les auteurs qui savent ce qu’ils veulent lèvent la main ! ;-)
À votre tour, dites-moi tout… Que répondriez-vous à cette question ?
Merci à toutes (puisque vous êtes exclusivement des femmes à avoir répondu) d'avoir joué le jeu et d'avoir commenté ce post. Vous avez pu ainsi partager votre point de vue, et me (nous?) faire réfléchir à d'autres visions des choses. J'ai relevé quelques thèmes qui, du coup, feront peut-être l'objet d'une prochaine question (ou pas). Mais merci, effectivement, je n'avais pas vu les choses sous certains angles. C'est vraiment intéressant. Quand l'insatisfaction me gagnera, je reviendrai lire vos réponses ;-) Ça me fera du bien !
Comme je le disais sur Facebook, je ne pense pas que les auteurs spécialement soient insatisfaits. C'est un phénomène global. Un peintre voudra un tableau parfait, un développeur un logiciel stable, un électricien une installation fiable et aux normes. C'est un impératif qu'on se met pour présenter au monde un travail qui reflète le meilleur de ce qu'on a à offrir.
De la même façon au quotidien apres avoir décrocher un emploi, on veut un mari, puis des enfants, puis une maison,....
Un auteur quant à lui va avoir une idée, il va la développer, la mûrir, l'écrire puis la faire lire à son cercle d'amis et la partager au plus grand nombre.
C'est le cycle normal de l'évolution individuell…
Je suis assez d'accord avec Isabel. Pour moi, si on ne doute jamais, on n'évolue pas, on ne s'améliore pas. Dans ce métier, car c'en est un, n'en déplaise à certains ;-) , on est en perpétuel changement, on en a besoin pour créer. Alors oui, certains doutent plus que d'autres, et je fais partie de ceux-là, c'est aussi une question de personnalité, je pense. Je me remets sans cesse en question. L'excès de confiance, le sentiment que son oeuvre est parfaite, ça ne va pas avec le métier d'auteur, ou alors pour certains ayant un gros ego^^ Non, je pense sincèrement que tous les auteurs doutent, même si tous ne le disent ou ne le montrent pas forcément^^.
C'est étrange, comme réflexion, car, pour moi, le doute est nécessaire au processus créatif. Et, que, si on arrête de douter, pour moi c'est le début de la fin :) Après, bien sûr, ce qui est terrible, c'est de vivre dans un doute perpétuel, qui nous empêche d'avancer... Cela vient peut-être aussi du fait que l'écriture une profession isolée, et sans doute si personnelle, qu'elle nous touche trop.
Le monde actuel n'est pas tendre non plus. On en veut toujours plus, car on nous en demande toujours plus. Plus de productivité, plus de ventes, plus de profils, plus d'attentes...
Ce que je veux, moi, exactement? Me faire plaisir, avant tout. Et si je peux faire rêver quelques personnes au passage,…
C'est plaisant de savoir que, finalement, nous sommes plus au moins tous dans cette même énergie de doute à un moment donné. Je suis aussi une auteur "hybride" et je doute, mais je douuuuuuuute :p En lisant ton article, ça m'a fait réfléchir et un début de réponse me vient. En ce qui me concerne, clairement, je suis une semi-insatisfaite permanente ! Comprendre que je peux être fière de moi, contente du travail accompli puis, en vraie artiste que je suis, je finis par me dire que j'aurai pu faire mieux, plus grand, plus fort, etc... A la fin d'une création (je dis création, car je compose aussi un peu de musique et je créé des méditations en plus des livres), un…